Vignes et Vignerons

Les vignes ne s’étendaient pas au-delà des coteaux au sol pauvre et pierreux, seules l’ancestrale mode de culture de la vigne dit à moute ou à motte, pratiqué avec le bigot (variété de houe à deux dents parallèles et recourbées) étaient adapté à ces terres rocailleuses.
Peu ou pas de produits chimiques, la majorité des maladies attaquant le feuillage, le vigneron pensait que la vigueur de ses ceps se mesurait à l’intensité du vert de leurs feuilles.

De St Marcel au Menoux la région argentonnaise était propice à la culture de la vigne sur les coteaux orientés en majorité au sud-ouest.
Au XIX siècle, les coteaux de la commune du Pêchereau étaient couverts de vignes. Une partie de la population travaillait sur l’exploitation de quelques grands propriétaires. Certaines familles cultivaient un petit lopin de terre. Cette situation perdura un siècle, mais les maladies, puis la modification radicale de l’agriculture et du commerce entraina la chute progressive de ces cultures qui aujourd’hui ont pratiquement disparues.

Apparu en France en 1847, l’oïdium se révéla comme la première maladie importée d’Amérique du Nord. Puis ce fut en cherchant des variétés résistantes à ce mal, parmi les espèces américaines que fut introduit d’autres parasites, comme le phylloxéra, le mildiou et le black-rot qui bouleversèrent la culture traditionnelle au point de menacer la vigne de disparition faute de traitements chimiques permanents.
En Berry, le phylloxéra se manifeste en 1883. Processions et neuvaines s’organisèrent dans le but d’éloigner les insectes nuisibles. Quelques vignerons eurent la surprise de dégager, en labourant des branches de croix brisées imprégnées de l’odeur de camphre. Ces croix se posaient en terre à l’entrée des lopins de vigne pour lutter contre les insectes envahisseurs.
Le traitement chimique s’imposa. Alexis Mallardet, professeur de botanique à l’université de Bordeaux, découvrit l’action protectrice du sulfate de cuivre. Ainsi naquit, vers 1882, la bouillie Bordelaise.
La maison vigneronne se présente avec des soubassements de plein pied ou à demi enterrés qui abritent le pressoir et la cave à vin. Un trait marquant de cette architecture réside dans la voûte en pierre de la porte le plus souvent en plein cintre. La place réduite en agglomération impose la construction de plusieurs étages. Dans bien des cas, la desserte de l’étage se fait par un escalier et une galerie à l’extérieur.

Au XX ème siècle, chaque année, la population se rassemblait pour honorer Saint Vincent, patron des vignerons.

Après la messe, une longue procession se mettait en place pour parcourir chemins et routes autour du bourg. Saint Vincent était emmené par deux porteurs ou sur une charrette magnifiquement ornée pour l’occasion et tirée par un cheval.

Enfants et adultes, costumés en habits berrichons défilaient au son des vielles et des cornemuses auxquelles se joignaient l’accordéon et quelques autres instruments pour faire la fête et danser.

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